
Originaire de Taurianova, petit village dans la province de Reggio Calabria en Calabre, Giusy ANDREACCHIO est consultante et formatrice en œnologie. Elle accompagne les vignerons en Italie, pour faire connaître et distribuer le fruit de leur travail en Angleterre et dans le monde. Diplômée et membre de l’Association of Wine Educators, titulaire d’un diplôme en vins de la WSET*, d’un certificat du plus haut niveau de formation de l’association italienne de sommelier, et de bien d’autres distinctions, qualifications et spécialisations, Giusy anime régulièrement des master class pour amateurs.
Originellement diplômée en langues et littératures étrangères en anglais et en français, le vin s’est invité dans sa vie par hasard il y a près de 20 ans, lorsque fraîchement installée à Londres, elle se voit proposer le poste de secrétaire du Master en vin et d’assistante personnelle de son prestigieux créateur et directeur Nicolas Belfrage, expert international en vins italiens.
Giusy est une personnalité attachante, associant un professionnalisme rigoureux et énergique à une prestance élégante et réjouissante.
Parle-nous des spécialités oenogastronomiques de ta Calabre natale
Les spécialités culinaires sont variées : morue, espadon, cuisinés aussi bien cuits que crus, la fameuse ‘nduja (saucisse épicée), la soppressata (saucisson épicé), plusieurs recettes à base de viandes…
Mon plat préféré est la peperonata (mélange de poivrons, aubergines, tomates découpés et frits), frite bien sûr ! J’aime beaucoup les zeppole de pomme de terre frites (beignets de pomme de terre), une spécialité des fêtes de Noël. En Calabre, nous faisons tout frire !
Pour ce qui est du vin, j’ai plaisir à siroter un bon verre de Greco blanc, frais. Il se marie à la perfection avec le poisson. J’apprécie aussi un Greco rouge ou un Gaglioppo, tous deux s’accordent particulièrement bien avec du gibier.
Les spécialités oenogastronomiques italiennes qui ont ta préférence ?
Je crois que je ne pourrais probablement pas vivre sans une bonne lasagne à la bolognaise maison !
Mon cépage préféré est le Nebbiolo, travaillé en Barolo DOCG.
Des adresses de restaurants de cuisine italienne ?
Pour la cuisine italienne, deux restaurants ont ma préférence en Italie : La Bottega del Vino à Vérone, et Qafiz (1 étoile Michelin) à Santa Cristina d’Aspromonte, dans la province de Reggio Calabria, du célèbre chef Nino Rossi, qui a cuisiné pour mon mariage.
En France, c’est la cuisine du restaurant Penati al Baretto de l’Hotel de Vigny à Paris qui a conquis mon palais.
À Londres, je fréquente volontiers la Locanda Locatelli (1 étoile Michelin) et l’Enoteca Turi, véritable institution.

Raconte-nous ton histoire avec le vin
Je suis tombée dans l’univers du vin par hasard en 2006. Je recherchais désespérément un emploi à Londres et on m’a proposé un poste de secrétaire et d’assistante personnelle de ce que j’allais découvrir être le Master de vin du grand Nicolas Belfrage, expert en vins italiens dans le monde, décédé en septembre 2022. C’est Nick qui m’a ouvert les portes du monde du vin. J’ai travaillé avec lui durant 7 ans. J’estime être très chanceuse d’avoir eu la possibilité de goûter les vins italiens à ses côtés, d’avoir appris à les comprendre, les décrire et tout simplement les apprécier. Je ne pouvais avoir de mentor plus expérimenté et professionnel que lui.
Je suis spécialiste des vins italiens, mais j’ai étudié les vins du monde entier au prestigieux WSET (Wine & Spirit Education Trust *) dont je suis diplômée depuis 2012.
Il y a quelques années, je me suis intéressée de plus près au vin français. J’ai alors suivi la formation French Wine Scholar à la Wine Scholar Guild, dont je suis diplômée avec les honneurs.
Après l’Italie, la France est le pays que j’apprécie le plus pour la qualité des vins qui y sont produits.
Le monde du vin est fascinant dans toutes ses facettes, et bien que mon activité principale consiste à aider les producteurs de vin à trouver des distributeurs à travers le monde, j’ai cherché à approcher l’univers du vin par différents moyens : l’écriture (avec mon blog, des contributions dans différentes revues), le partage d’information (au travers d’évènements, de master class pour les particuliers et les entreprises), l’éducation (je suis enseignante au WSET*), le marketing, et même la production, comme en 2013 quand je suis allée vivre 4 mois en Nouvelle Zélande, à Marlborough, où j’ai travaillé comme ouvrier de chai dans une entreprise locale.
Il y a tant de vignerons que j’estime que je ne peux me résoudre à en établir une liste restreinte à quelques noms seulement. En général, les entreprises qui me plaisent, produisent des vins qui parlent de terroir avec une approche qui vise au respect de la terre et du vin.
* organisme international de formation aux vins, spiritueux et sakés

Que ne faut-il absolument pas rater en Italie ?
Je recommande très vivement de découvrir la province de Reggio Calabria, d’où je suis originaire, dotée d’une beauté sauvage et désarmante à la fois. Quand on songe qu’en l’espace d’1 heure, on peut passer des plages de la côte tyrrhénienne, où manger de savoureuses spécialités de poisson et se laisser enivrer par le parfum du cédrat, à la côte ionienne, morphologiquement différente de la précédente, où savourer des trésors de la nature comme la bergamote, la réglisse ou le fenouil sauvage, en passant par les montagnes de l’Aspromonte où l’on peut goûter les exquis champignons locaux ou la délicieuse viande grillée, proposée dans les adresses disséminées au cœur des montagnes, que peut-on espérer de mieux ?!
Des suggestions littéraires ?
Je suis diplômée en Langues et Littératures étrangères en anglais et en français, j’aime beaucoup la littérature. Mes auteurs préférés sont anglo-saxons, ainsi que le style littéraire d’origine anglo-saxonne Courant de Conscience, et le genre du théâtre de l’absurde. Un courant littéraire un peu hors des lignes, comme je le suis sûrement.
Si je te dis oenogastronomie japonaise ?
J’adore la gastronomie japonaise, qui est après l’italienne, ma préférée. Elle me plaît pour l’authenticité et la simplicité des ingrédients, et pour la précision rigoureuse avec laquelle sont servis les plats. Je me souviens une fois d’avoir mangé un plat italien préparé par un chef japonais qui avait étudié et travaillé en Italie : l’expérience a été extatique parce que mes deux cuisines préférées étaient réunies en un seul plat.
J’ai un faible particulier pour le wasabi et la bière Asahi.
Je suggère Ginza St James dans le quartier de Green Park à Londres, très bon restaurant de cuisine japonaise d’un certain niveau, et pour un sushi rapide du quotidien je recommande Eat Tokyo dans le quartier de Hammersmith.
J’ai goûté plusieurs vins japonais, et écrit quelques articles sur des dégustations auxquelles j’ai participé à Londres. Je suis fascinée par le cépage Koshu, qui produit des vins blancs fins, délicats et éthérés, y compris en version pétillante.
La culture japonaise m’attire et j’ai prévu d’aller visiter le Japon prochainement.
