Paolo TEGONI, immersion dans l’univers du vin méditerranéen 

©StefanoCaffarri

Paolo a toujours aimé parcourir le monde et se promener dans les vignes. Il se consacre au vin, par soif de découverte et de connaissance de la culture infinie dont s’accompagne ce breuvage, symbole du lien entre nature et culture. C’est aussi la curiosité sensorielle qui l’a fait s’en approcher, attiré par son kaléidoscope gustatif. Pour Paolo TEGONI, le vin est sa porte d’accès au monde, un pont vers l’autre. Originaire d’Ozzano Taro, petit village dans les collines au sud de Parme, en Émilie-Romagne, Paolo TEGONI a vécu à Londres, Rome et Paris. Issu de l’école hôtelière et de l’université des sciences gastronomiques de Parme, il a travaillé chez Alitalia, a été co-gérant d’un bar à vin à Parme, puis sommelier à Paris. Désormais, il est consultant en gastronomie, enseignant en oenogastronomie, et écrivain. Son ouvrage « Malvasia, un diario mediterraneo » est un récit de voyage à la rencontre d’un cépage mythique, de territoires et de cultures, de vignerons en Italie, en Slovénie, en Croatie et en Grèce.

Pourquoi un livre sur le cépage Malvasia ?

Parce qu’il parle de mes racines et des lieux où j’ai grandi, et parce qu’en tant que professionnel du vin j’ai été séduit par son mythe et le nombre infini de raisins qui portent ce nom. En outre, le Malvasia a été le prétexte pour écrire mon journal de voyage méditerranéen, j’ai suivi ses traces de Venise à Monemvasia (Ndlr : sud du Péloponnèse).

Qu’est-ce qui vous a marqué durant votre voyage ?

J’ai été particulièrement touché par l’engagement des vignerons que j’ai rencontrés, leur généreuse endurance paysanne pour nous offrir des vins uniques.

L’accueil qu’ils nous ont réservé, pour nous permettre de mener à bien cette initiative littéraire m’a ému. 

©PaoloTegoni

Votre philosophie de vie ?

Je suis intéressé par les terroirs, le monde agricole, spécialement celui de la vigne. 

J’ai un faible pour la géopoétique (Ndlr : art poétique basé sur l’exploration des réalités géographiques, initié par le poète contemporain franco-écossais Kenneth White), l’atmosphère du monde méditerranéen, son expression culturelle.

Vos références oenogastronomiques ?

Je suis originaire de la province de Parme, dont la capitale est depuis toujours célèbre pour sa gastronomie. C’est pour cela qu’elle est qualifiée de capitale de la Food Valley. Depuis 2015, elle figure au registre des villes créatives de la gastronomie de l’UNESCO. Le parmigiano reggiano, les charcuteries comme le jambon de Parme ou le culatello di Zibello, et les cèpes de Borgotaro, sont parmi ses fleurons. En France, on peut les retrouver au restaurant La Forge à Ramatuelle.

En Italie, mes points de repère culinaires sont le savarìn de riz de Mirella Cantarelli (Ndlr : cuisinière et propriétaire de la trattoria Cantarelli, un lieu mythique, fermé il y a 40 ans, au nord-ouest de Parme, 2 étoiles au Michelin), les rigatoni Cacio e pepe cuites en vessie du restaurant Lido 84 à Gardone Riviera, sur le lac de Garde.

Pour le vin, j’ai un faible pour L’Aglianico “Borgomastro” de l’entreprise vinicole Lunarossa (vin rouge de Campanie), et pour le Verduzzo du domaine Bressan Mastri Vinai (vin blanc de Frioul-Vénétie Julienne). En France, j’apprécie particulièrement le Jasnières du Val de Loire et l’Hermitage des Côtes du Rhône.

Des suggestions culturelles italiennes ?

Se rendre sur les îles éoliennes (ndlr : archipel au nord de la Sicile) à la fin du printemps.

Parcourir le centre historique de Gênes, avec ses “rolli” (palais), visiter le jardin botanique de Padoue, le musée (de la vie paysanne) Ettore Guatelli à Ozzano Taro (province de Parme).

Mes références artistqiues italiennes sont le compositeur Giacomo Puccini, le peintre contemporain Alberto Manfredi, le poète contemporain Nino Pedretti, le vigneron Walter De Batté (en Ligurie), les oeuvres de l’écrivain contemporain Piero Camporesi, le film La Strada de Federico Fellini.

La gastronomie japonaise et vous ? 

J’apprécie particulièrement le thé vert grillé hojicha. Je recommande de le prendre à la maison de thé Jugetsudo by Maruyama nori à Tokyo et à Paris. 

Je suis très attiré par l’immense culture du Japon, que j’ai visité quelques fois.

Les mots de la fin

Consacrer un an de voyage au vin et à ses protagonistes vous rend sûrement meilleur.

©FrancescoZoppi

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