Manami IKEDA, amoureuse de la cuisine italienne

Manami IKEDA (©th_Leggenda_dei_Frati)

Née à Nara, Manami a grandi à Yokohama. Manami s’écrit avec deux idéogrammes : mana qui signifie amour et mi qui signifie beauté, Manami peut ainsi se traduire par bel amour, tout un destin… Manami a quitté le Japon en1998, à 31 ans par amour pour l’Italie, et plus encore pour sa cuisine. Au Japon, elle a travaillé dans l’édition et la presse. Aujourd’hui, elle vit à Florence où elle travaille comme journaliste spécialisée en gastronomie italienne et voyages en Italie, pour des revues et sur le web au Japon. Avec deux associées, elle a fondé en 2020 la Panettone Society pour promouvoir et diffuser les spécialités sucrées à pâte levée italiennes au Japon.

Pour découvrir Hidé ISHIZUKA, propriétaire du restaurant Le Petit Verdot, à Paris : ici

Quelques mots sur ton projet, Panettone society ?

Nous avons fondé Panettone society avec Rie YAGI, qui a une agence de communication au Japon, et Kaori SHIBATA, qui est journaliste au Japon. Au-delà du panettone, nous voulons promouvoir les spécialités sucrées à pâte levée italiennes, en général : colombe de Pâques, pandoro, croissant… Le panettone plaît aux Japonais et pourrait même constituer une alternative au gâteau traditionnel de Noël au Japon. Il reste encore trop méconnu, cher, mais il plaît, et quelques adresses le proposent déjà. Nous organisons régulièrement des ateliers et des événements au Japon, pour transmettre le savoir-faire de sa fabrication mais aussi les habitudes de consommation.

Pour en savoir plus, lire « Manami Ikeda œuvre pour la diffusion du panettone au Japon »

Quels sont tes plats italiens et japonais préférés ?

Une de mes spécialités florentines favorites sont les spaghetti alla carrettiera (une sauce tomate avec de l’ail, du persil, de l’huile d’olive) c’est un peu piquant. Quelques trattorie les font bien à Florence, comme Ruggero (via Senese 89). On peut les retrouver dans certains restaurants au Japon, pourvu que le chef ait travaillé en Toscane, c’est facile à préparer.

Dans la cuisine japonaise, j’apprécie particulièrement les onigiri, ce sont des boules de riz, que l’on peut farcir de ce qu’on veut. La qualité du riz est fondamentale, celle des garnitures est importante aussi : j’ai un faible pour le saumon grillé sur sel, ni trop salé, ni trop gras. Impossible de trouver le riz qui va bien en Italie ! Le riz qu’on trouve au Japon est plus gluant, alors que le riz italien est trop croquant. Il y a un boom des onigiri au Japon, on en trouve partout, beaucoup de de nouveaux restaurants les préparent. En Italie, certains les proposent mais mieux vaut éviter, car la qualité n’est pas au rendez-vous.

Au Japon et en Italie, y-a-t-il des endroits qui te semblent valoir le détour ?

Je n’ai pas beaucoup visité le Japon, mais je dirais le grand magasin Takashimaya dans le quartier de Futako-Tamagawa à Tokyo, c’est une sorte de musée des produits occidentaux à la mode (alimentaires, vestimentaires…), un peu comme les Galeries Lafayette).

En Italie, il y a tellement d’endroits… S’il ne faut en citer qu’un, le village Castelluccio di Norcia en Ombrie, les paysages sont inimaginables, incroyables, comme dans un rêve.

Une œuvre ou un.e artiste en Italie et au Japon, qui t’ont procuré une émotion que tu voudrais partager ?

Le film Drive my car, adapté d’une nouvelle écrite par l’écrivain japonais Haruki Murakami, qui a remporté un golden globe et le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes 2021. Le personnage principal est hanté par la mort de son épouse, mais il ne laisse jamais rien paraître de sa douleur. C’est représentatif d’une facette du caractère japonais.

La peinture de la Renaissance italienne en général, et celle de Raffaello en particulier. Depuis petite, j’aimais regarder ses œuvres dans les livres. Mais les voir au réel m’a marquée d’une empreinte émotionnelle. Pour éprouver cette émotion, il faut les voir au musée, pas dans un livre, ni à la télé.

Les mots de la fin/faim…

Les cuisines japonaise et italienne ont en commun la saisonnalité et la qualité des matières premières. La Japonaise me semble plus artisanale, plus sévère, et l’Italienne plus fantaisiste, plus libre.

Pour qu’un plat me touche, il doit être bon. Il doit être le reflet de la personnalité du cuisinier, être préparé avec cœur et sensibilité. Certains chefs font du beau, mais il est essentiel de désirer que ça soit surtout bon pour celui qui mange.

Manami IKEDA (©th_Leggenda_dei_Frati)

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